Les Dossiers des Historiens et Témoignages

ont mis en lumière le drame humain et économique que fut pour la France et l’Europe
L’exploitation de la main-d’œuvre par le 3e Reich »

« Restituer la France dans sa Vérité ». L’émergence de cette préoccupation , chacun des auditeurs du Colloque de Caen l’aura perçue, tant dans les communications des Historiens que dans le discours de M.Floch, secrétaire d’Etat à la Défense chargé des ACVG.

« Cette photo sans retouche » sur l’avant, le pendant et l’après de notre épreuve, prise et développée par des universitaires reconnus et libres de propos, a désormais valeur de document historique. Certains négativistes – et il y a aussi chez nous- diront qu’elle ne nous a rien appris, tant sur la responsabilité de Vichy que sur le fait avéré que la Justice n’est pas qualifiée pour dire l’histoire… C’est vrai… mais c’est « aux autres », à ceux qui l’ont intentionnellement voilée et déformée au point de lui faire retirer son véritable nom, à ceux qui voulaient en muer les victimes en coupables ; à ceux qui la reléguait dans les affaires classées, que ce cliché sans retouche apporte aujourd’hui information et contradiction. L’exploitation de la main-d’œuvre par le 3e Reich, en violation des conventions Internationales, a bien donné lieu à une Déportation pour le Travail Forcé.

Là encore, les mêmes négativistes ne manqueront pas de déclarer « mais les Historiens, s’il ont usés parfois de cette appellation, ne l’ont pas imposée ». Nous répondrons pour la énième fois, que ce n’était pas de leur ressort. Ils avaient pour mission « d’examiner tous documents et témoignages pour permettre ensuite, qu’en toute connaissance de cause, le pouvoir responsable puisse se prononcer.

Le responsable, c’est dans notre République, le Parlement, seul à détenir le droit de faire et de dire la loi. De même que pour tous les citoyens que nous sommes et qui, voulant des droits, s’obligent à des devoirs, le premier d’entre eux étant d’obéir à la loi. Faut-il encore qu’il y en eut une, ce qui n’est pas le cas pour le soi-disant monopole des mots « Déportés » et Déportation ». Ne confondons pas interprétation et évolution sémantique avec texte législatif !

Dans ce second Cahier sur le Colloque, nous revenons par le biais des « approches régionales » sur l’exploitation de la main-d’œuvre en France. Ceci avec le souci de mettre en évidence des différences de situations dans l’hexagone ; un regard qui prête à réflexion.

Nous avions surtout souhaité ouvrir largement nos colonnes aux « approches européennes » au travers des remarquables communications entendues. Hélas, le volet très particulier « réquisition en Europe de l’Est » est très incomplet.

Pour conclure, rappelons l'article de M.Jean-Pierre Azema publié dans « le Nouvel Observateur » de décembre 2000.

Là, mais cette fois à propos de la Résistance, il a « Resitué la France dans sa vérité ». Jugez-en de par vous mêmes : « Jusque dans les années 70, on a accrédité la légende du peuple résistant. De Gaulle avait donné le « la » : les Français ont été un peuple admirable. Il savait que la vérité était bien plus contrastée… puis est venu le temps de la Révision, les années 70 et « la mode rétro » en histoire. Les Français avaient tous collaboré, ils s’étaient vautrés dans la complicité avec l’Occupant et la Résistance était marginale… A la fin de 1941, le Français devient attentiste car il contesta la collaboration. Montoire a porté un coup sévère au prestige du Maréchal. Au début de 1944 c’est la peur qui domine… A la libération, pour les Résistants, pour l’opinion, on devait s’occuper de l’ensemble des victimes, les prisonniers, les déportés juifs ou non, les victimes des bombardements, les résistants torturés ou fusillés… Sur 350.000 juifs français et étrangers présents en 1939, 76.000 sont partis avec la complicité de Vichy. Les _ y ont échappé souvent avec l’aide de la population. Je vous l’ai dit, les Français n’étaient ni des héros, ni des salauds.

Nous pouvons ajouter « mais beaucoup furent des victimes de la politique du gouvernement de Vichy ». Notre catégorie de Victimes de la Déportation du Travail Forcé est de celles qui veillent à ce que cela soit à jamais reconnu. 
Les artisans des trois journées au Mémorial de la Paix auront, durant ce Colloque des Historiens, bien contribué à la connaissance de demain sur cette vérité d’hier.