Les Conditions De Vie Des Déportés du Travail

Baraques

 

 

Que la Propaganda Staffel et la presse collaboratrice de l'époque aient donné de notre existence une image d'Epinal ne saurait surprendre. Mais que d'aucuns, près d'un demi-siècle après, veuillent la perpétuer relève non seulement de l'affabulation mais de la calomnie.

 

 



Le logement : en baraques avec des chambrées surchargées, des paillasses, souvent sans chauffage.

La nourriture : réduite au strict minimum; les soins sanitaires ridicules, les conditions d'hygiène pas même élémentaires.

Les horaires de travail : un document du 3 juillet 1945 de la sous-direction de la documentation du Ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés ne laisse aucun doute sur les chiffres qui vont suivre : entre 60 et 72 heures hebdomadaires en moyenne générale avec, dans certains cas, des pointes allant jusqu'à 84 heures.

Les salaires : l'équivalence avec les salaires payés aux ouvriers allemands n'était que mensonge. Non seulement ils étaient amputés de retenues pour le logement, la nourriture, les impôts, mais tout était prétexte à amendes. Oser dire que les travailleurs déportés ont gagné de l'argent est scandaleux.

Les permissions : elles furent très rapidement supprimées, leurs bénéficiaires ayant très souvent oublié de revenir. Un document du 21 septembre 1943 des archives du Commandant militaire en France précise que 48.356 n'ont pas rejoint leur camp entre le 1er mai et le 31 août 1943.

Là encore, tout en insistant sur la différence entre les camps de concentration et les lager de la Déportation du travail, nous ne pouvons admettre que l'on parle de conditions de vie confortables. La non-assistance officielle de la Croix-Rouge, l'absence totale de protection des lois internationales, la non-existence d'un service de santé autonome, d'où la rareté des rapatriements sanitaires, et les difficultés qui, ultérieurement, rendront délicates la reconnaissance des maladies ou infirmités contractées en Allemagne, la suppression rapide des colis familiaux, la précarité vestimentaire et surtout le manque de nouvelles de nos familles ont laissé, chez ceux qui sont revenus, des séquelles physiques et morales indéniables.

Comment pourrait-on également ignorer l'épreuve des bombardements, des morts qu'ils entraînaient, des travaux pénibles qu'ils engendraient, des blessures morales et affectives qu'ils laissaient. Comment ne pas se souvenir des fouilles des "S.A.", des brutalités, des arrestations.